Prelex : principe général

Le principe d’un traitement Prelex est d’extraire le cristallin puis de le remplacer par une lentille artificielle dont les caractéristiques permettent de prendre en charge le ou les troubles visuels du patient. Cette chirurgie est exactement la même que celle pratiquée pour traiter la cataracte, à la seule différence qu’elle est réalisée sur le cristallin encore clair et non pas opacifié. Ainsi, le Prelex est aussi appelé « chirurgie sur cristallin clair ».

Les indications du Prelex

Classiquement, pour prendre en charge une amétropie (myopie, hypermétropie et astigmatisme) et/ou la presbytie chez un patient jeune, ce sont les méthodes lasers qui sont privilégiées et le cristallin naturel est laissé en place. Il existe cependant des contre-indications à un traitement laser, par exemple une cornée trop fine ou trop fragile. Chez d’autres sujets, le trouble visuel à traiter est trop puissant et un traitement au laser induirait une fragilité biomécanique excessive de la cornée.

Dans ces différents cas, le Prelex constitue une alternative thérapeutique. En théorie, cette technique permet de traiter toutes les presbyties, même fortes. Pour les autres amétropies, les limites de traitement classiquement avancées sont de 20 dioptries (D) pour la myopie, 10D pour l’hypermétropie et 5D pour l’astigmatisme.

Déroulement du Prelex

Avant le traitement

Un bilan préopératoire extrêmement strict doit être réalisé en amont de l’intervention. En premier lieu, les analyses diverses qu’il inclut permettent de s’assurer de l’absence de contre-indications, comme certaines pathologies maculaires (DMLA, œdème maculaire…), certains types de glaucome ou encore une cornée trop irrégulière.

Par ailleurs, l’un des objectifs de cette phase préopératoire est aussi de choisir le type d’implant le plus adapté au patient : monofocal (correction de la vision à une seule distance d’observation), multifocal, ou encore torique, pour prendre en charge de l’astigmatisme. 

Certains aspects pratiques doivent aussi être abordés avec le chirurgien. En particulier, à des fins de sécurité et de confort, les deux yeux ne sont généralement pas opérés le même jour. Il convient donc de planifier deux interventions distinctes espacées d’au moins 1 semaine.

L’intervention

Pour chaque œil, l’intervention dure de 15 à 30 minutes. Elle se déroule après instillation de gouttes anesthésiantes. Cette anesthésie locale est suffisante pour la majorité des patients. Ensuite, après mise en place d’un petit écarteur qui maintient l’œil ouvert, le chirurgien effectue une incision d’environ 2 millimètres sur la cornée, le plus souvent à l’aide d’un laser Femtoseconde.

Ce premier geste lui donne accès à la capsule naturelle qui contient le cristallin. La face avant de celle-ci est alors découpée. Cette étape de « capsulorhexis » se fait elle aussi de plus en plus fréquemment au laser Femtoseconde et permet ensuite de désagréger le cristallin avec une sonde à ultrasons. On parle alors de « phaco-émulsification », geste qui permet de réduire la taille des incisions cornéennes requises, car ce sont des fragments du cristallin qui sont extraits.

Le praticien procède alors au nettoyage de la phase postérieure de la capsule et il y introduit la lentille artificielle. En fin d’opération, des gouttes antibiotiques sont introduites dans l’œil et une coque de protection est mise en place.

Suites post-opératoires du Prelex

Le traitement se déroule en mode ambulatoire avec un retour immédiat du patient à son domicile. Les suites opératoires du Prelex sont généralement simples et peu douloureuses. Cependant, la majorité des patients ressentent une gêne modérée dans les heures suivant l’intervention. Elle prend différentes formes : sensation de grain de sable dans l’œil, vision légèrement floue, larmoiement ou photophobie.

Le traitement post-opératoire associe des collyres antibiotiques et anti-inflammatoires. Il est prescrit pour 3 à 4 semaines. Par ailleurs, l’œil opéré doit être protégé mécaniquement par une coque rigide durant les premières nuits afin d’éviter tout frottement involontaire.

Pendant les premiers jours, il est recommandé d’éviter de se pencher, de porter des charges lourdes ou de pratiquer des activités physiques intenses. La reprise des activités courantes (lecture, écran, marche…) est souvent possible dès le lendemain, tandis que la conduite et les activités professionnelles sédentaires nécessitent quelques jours supplémentaires.

Récupération visuelle après Prelex

La récupération visuelle après une intervention Prelex est généralement rapide. Cependant, si de nombreux patients notent une nette amélioration dès le lendemain de l’intervention, la vision reste généralement fluctuante pendant quelques jours. Enfin, en fonction des implants mis en place, il est possible qu’une phase d’adaptation neurologique à ce nouveau système visuel soit nécessaire et elle peut parfois s’étendre sur quelques semaines.

Prelex : risques et complications

Les complications du Prelex sont rarissimes. Le corps médical dispose en effet d’une expérience et d’un recul immenses sur la pose d’implant après extraction du cristallin, qu’il soit opacifié (cataracte) ou encore clair. Pour rappel, tous domaines confondus, la chirurgie de la cataracte est la plus pratiquée dans le monde.

Pour autant, un acte chirurgical induit toujours des risques, aussi infimes qu’ils soient. Dans le cas du Prelex, des infections sont parfois rapportées, dans 0,3% des cas. Les autres complications (œdème maculaire, cornéen, décollement de la rétine) sont encore plus rares.

Prelex : résultats

Il faut toujours quelques semaines pour pouvoir apprécier l’effet définitif du traitement et que la vision soit complètement stabilisée. Les chiffres disponibles montrent que près de 95% des patients traités au Prelex s’affranchissent totalement du port de verres correcteurs. Néanmoins, une petite fraction d’entre eux doit encore utiliser des lunettes dans certaines circonstances, le plus souvent pour des activités prolongées mettant en jeu la vision proche.